Inspection générale de l’éducation nationale
Brigitte
DORIATH, Reynald
MONTAIGU, Yves
PONCELET, Henri-Georges
RICHON, Inspecteurs
généraux de l’éducation nationale
Chaque
fois qu’une réforme pointe son nez en éducation, le serpent de mer de l’évaluation
des enseignants pointe aussi le sien. Un rapport de l’Inspection Générale vient
de sortir sur la question. Il s’appuie sur une
recherche documentaire relative à l’évaluation
individuelle des enseignants pour proposer d’abord un état des lieux. Il s’intéresse ensuite aux apports de la recherche sur la question pour livrer enfin
10 préconisations.
Ce
texte est lucide quant à la réalité de l’évaluation telle qu’elle existe aujourd’hui : foisonnement des textes réglementaires, question de d’objectivité
de la notation chiffrée peu transparente, rythme, stress des enseignants,
critères d’inspection flous et finalement faible efficacité de l’évaluation sur
l’amélioration de l’enseignement.
Mais
il devient réellement intéressant lorsqu’il évoque la question qui devrait
précéder toute réflexion sur l’évaluation des enseignants: l’efficacité des
pratiques pédagogiques des enseignants. En effet, comment peut-on envisager d’évaluer
une pratique professionnelle si on ignore les attitudes qui contribuent
réellement à cette efficacité. Le rapport insiste, et c’est remarquable, sur le
fait que souvent les évaluations se basent sur la conformité du praticien à une
méthode, à une façon de faire recommandée, qui pourtant n’a pas été reconnue par la
recherche comme efficace. Nous retrouvons dans ce passage l’exacte description
de l’efficacité telle que la recherche en enseignement
explicite l’a décrite. Le texte s’appuie largement sur les travaux de
Rosenshine, Gauthier, Bissonnette et Richard. La pédagogie explicite figure en
bonne place au titre des pratiques dont l’efficacité a été démontrée.
Le site
Form@PEx est mentionné comme référence française sur la question. Plus que la
satisfaction personnelle de constater que cet espace a acquis une notoriété sur le sujet, je préfère retenir l’idée que l’Enseignement Explicite fait désormais
partie du paysage pédagogique et avec lui l’utilisation des données probantes, comme en témoignent ces deux phrases :
« Le socioconstructivisme, peut-être parce qu’il ne débouche pas sur des
pratiques d’enseignement formalisées, mais plutôt sur des orientations
pédagogiques assez générales, n’a jamais
réellement fait l’objet de recherches susceptibles de le valider. »
« La pédagogie explicite a fait l’objet
de plusieurs recherches et d’une importante méta-analyse qui semblent témoigner de son efficacité, au moins
avec les jeunes élèves et dans les disciplines fondamentales et instrumentales. »
Espérons que désormais, ce type de mention sera de moins en moins exceptionnel dans la littérature pédagogique. Il y a là de quoi faire chaud au cœur de toutes celles et ceux qui participent à la diffusion de l'Enseignement Explicite, qu'ils soient chercheurs, inspecteurs, ou praticiens.
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