L’ISOE
ou Indemnité de Suivi et d’Orientation des Elèves ISOE est une indemnité versée
à tous les enseignants du secondaire pour les charges de travail relatives à
l’évaluation, au suivi des élèves et pour la participation aux réunions. Elle
varie de 1230.96 € à 1609.44 € (source). Cette
indemnité a été octroyée depuis la loi Jospin de 1989, dans le cadre de la
revalorisation de la carrière des enseignants.
Les
enseignants du Primaire n’ont pas eu droit à cette prime bien qu’ils soient
soumis à la même charge de travail supplémentaire (évaluation, suivi,
réunions). On a considéré que leur salaire couvrait déjà cette tâche. À l’époque, cela est passé inaperçu.
En
février 2013, suite aux résistances provoquées par le projet de refondation de
l’École, notre ministre Vincent Peillon, évoquait qu’il "serait envisageable" de rattraper cette injustice par une prime annuelle « d’environ » 400
€. Les optimistes n’ont entendu que le montant de la somme, les réalistes n’ont
entendu que le conditionnel redondant de l'expression serait envisageable.
Aujourd’hui,
le ministre désire faire signer un protocole d’accord aux syndicats prévoyant « La création d’une indemnité au
bénéfice des enseignants du premier degré visant à reconnaître des missions
qu’ils accomplissent au titre du suivi et de l’évaluation des élèves »
et pour « l’adaptation du temps
de travail aux besoins du service - temps de travail des enseignants
remplaçants et en postes fractionnés ».
Les
réalistes avaient raison. Vincent Peillon a annoncé le 28
avril que l’indemnité friserait plutôt les 90 € par an, soit environ 7 €
par mois. Mais il a une excuse, c’est « un effet de la crise » précise-t-il. Ce qui ne l’empêche pas
d'ajouter que « la revalorisation des
enseignants du primaire reste une priorité ». Dieu merci, que
serait-ce donc si elle ne l’était pas ?
Il
y aurait bien une solution. Elle consisterait à travailler pour 7 €. Considérant
que l’heure d’enseignement d’un PE est évaluée à 24.28
€, 7 € représenteraient 17 minutes par mois. Chiche ?
J’évoquais
dans mes deux précédents posts les raisons de la désaffection pour le métier d’enseignant.
Je doute que cette aumône soit de nature à susciter un nouvel engouement. Les
belles paroles ne bernent plus personne et cette somme de 7 € par mois ressemble plus
à une obole consentie à contrecœur, qu’à la rémunération d’un personnel tenu en
estime [1] et à la volonté sincère de refaire de l'École une institution de qualité.
Françoise Appy
[1] «… nous souhaitons manifester à tous les personnels de l'éducation
nationale l'estime et la confiance que nous vous portons… » Lettre
de Vincent Peillon à tous les personnels de l’Education Nationale
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Les commentaires sont modérés. Ne seront retenus que ceux qui sont en rapport avec le sujet, clairement énoncés, courtois, et non injurieux.