Voici un article paru dans le magazine suisse Résonances - Le manuel de l'école valaisanne, n°5, 03/2015, page 12.
L’Enseignement
Explicite est une démarche pédagogique appartenant au courant des pratiques
basées sur les données probantes. Son efficacité sur les apprentissages a été
validée par de multiples études scientifiques portant sur de grands nombres
d’élèves. La psychologie cognitive et les neurosciences confirment l’adéquation
des procédures explicites avec le fonctionnement du cerveau.
Le
“père” de l’Enseignement Explicite est Barak Rosenshine, chercheur américain
qui, dès les années 1970, s’est intéressé aux actions pédagogiques des
enseignants efficaces auprès de publics variés, pour les modéliser. Puis, les
Canadiens Clermont Gauthier, Steve Bissonnette et Mario Richard ont fait
connaître ces pratiques au monde francophone, dans les années 2000.
Principes
de base : expliquer tout ce qui peut l’être, enseigner de manière progressive,
aller du simple vers le complexe,
veiller à la maîtrise des connaissances préalables, pratiquer avec abondance,
fournir de la rétroaction, éviter toute surcharge cognitive, utiliser la
métacognition, avoir de hautes ambitions pour les élèves, pratiquer le
renforcement positif.
L’Enseignement
Explicite s’appuie d’abord sur une bonne gestion de classe, préalable
indispensable pour créer un environnement favorable à l’enseignement et aux
apprentissages. Les règles de classe sont celles de l’enseignant, qui explique
et enseigne de manière explicite les comportements attendus. Une fois établies
ces conditions propices, on peut se consacrer à la gestion des apprentissages.
Le but est l’acquisition durable et solide de connaissances et d’habiletés,
dont la conjugaison représente les compétences. Compréhension et maintien en
mémoire sont indissociables et revêtent une égale importance en Enseignement
Explicite. La phase du modelage (de “modèle”) est celle des explications, la
compréhension est vérifiée fréquemment par de multiples sollicitations. La
mémorisation s’obtient par la pratique, guidée puis autonome, puis par de
fréquentes révisions. La rétroaction est immédiate, elle évite la cristallisation
des erreurs. La métacognition est utilisée quotidiennement, il s’agit de
l’habileté à réfléchir sur sa propre pensée ; elle permet de prendre conscience
des processus mentaux utilisés et de parvenir à les mettre en œuvre pour mieux
apprendre.
L’Enseignement
Explicite se distingue des pratiques constructivistes et de l’enseignement
traditionnel magistral, à la fois par les résultats obtenus, par les modes
d’action et par la validation scientifique. C’est une méthode pédagogique
efficace pour tous les élèves, notamment ceux issus de milieux défavorisés.
Elle s’applique à tous les niveaux et à toutes les disciplines.
Pourquoi
alors l’Enseignement Explicite n’est-il pas encore systématiquement adopté
partout ? Simplement, parce que les données probantes n’ont pas encore droit de
cité en éducation et que les politiques éducatives continuent de préconiser des
méthodes notoirement inefficaces. En matière de pédagogie, l’idéologie
l’emporte encore sur les preuves tangibles.
Pour
en savoir plus, visitez le site francophone de référence de l’Enseignement
Explicite : Form@PEx [www.formapex.com].
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