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vendredi 29 octobre 2021

Trop d'idéologie en éducation

 Article paru dans la revue Résonances

L’éducation reste un domaine où les méthodes d’enseignement échappent à la loi de l’efficacité ; c’est l’idéologie qui les définit. Le chercheur américain Carnine parlait  en 2000 d’une profession « manquant d'une base scientifique solide et ayant moins de respect pour les preuves que pour l'opinion et l'idéologie». En France, le niveau des élèves est en baisse continue mais on persiste à  utiliser des méthodes pédagogiques inefficaces, dans un contexte scolaire ne favorisant ni le sens de l’effort ni celui de la curiosité. Le socio-constructivisme perdure encore et toujours malgré les conséquences, malgré les mises en garde des chercheurs cognitivistes.

Cela étant, un changement s’amorce, même si celui-ci reste discret. Les données probantes se font une place dans la recherche et parfois sur le terrain, surtout dans les systèmes des pays anglophones, au Québec. En France et en Belgique, quelques expériences aussi. Depuis 1990, on parle d’approche basée sur des interventions éducatives dont l’efficacité a été prouvée . Cette avancée  reste insuffisante. Il est urgent de dépasser le stade de quelques expérimentations ponctuelles et ciblées pour être l’objet d’une pratique généralisée.

Cela ne se fera qu’avec une forte volonté politique pour introduire cette approche dans la formation des enseignants, ce qui revient à admettre le rapport à l’efficacité dans le domaine éducatif. La liberté pédagogique des enseignants français ne devrait pouvoir s’exprimer que dans le cadre de méthodes dont l’efficacité a été prouvée et auxquelles ils auraient été formés. On n’imagine pas aujourd’hui que des domaines comme la médecine, l’écologie, l’architecture et tant d’autres encore ignorent les  preuves scientifiques, alors pourquoi l’éducation, qui est la clé de voûte de notre avenir, devrait-elle encore faire exception ?

Françoise Appy, enseignante, collaboratrice Form@PEx.                                           29/12/2020

2 commentaires:

  1. Bonjour,
    On dirait que finalement Mr Blanquer n'a pas fait de miracles non plus.
    Je me demande quel est son véritable projet ?

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  2. Je suis bien d’accord avec vous. Les petites avancées qui se font sur le terrain en Enseignement Explicite sont le fait d’enseignants motivés, curieux et désireux d’être efficaces. On ne peut pas dire que le ministère ait institutionnellement favorisé la diffusion de l’Enseignement Explicite.
    Quant aux projets du ministre, je les ignore ; je suppose qu’il attend la fin de son mandat avec impatience, se préoccupant du genre à l’école et "en même temps" déclarant s’opposer au wokisme…

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