Carl E.Weiman est un
physicien américain, professeur de physique à l’université de Stanford, CA. Il
enseigne aussi à la Graduate School of Education, à Stanford. Ses recherches
concernent la physique atomique, les attitudes et résolutions de problèmes
scientifiques et l’effet des différentes pédagogies dans l’apprentissage
scientifique. En 2001, il a reçu le prix Nobel de physique, avec Eric Allin
Cornell et Wolfgang Ketterlé, pour ses travaux relatifs aux condensats de
Bose-Einstein.
Dans un récent article, il
s’interroge sur l’utilisation des données probantes en enseignement. Il y soutient l’existence d’une très importante similitude
entre la recherche pratiquée dans les sciences dures et celle relative à l’éducation ;
il y voit des pistes utiles pour définir ce que pourrait être une recherche
pédagogique rigoureuse et scientifique. Il explique que la propriété
fondamentale de la recherche en sciences dures est son pouvoir prédictif,
pouvant s’appliquer uniformément en enseignement à petite et à grande échelle,
aux recherches quantitatives et
qualitatives. Bien que les variables puissent différer, tout comme les méthodes
de collecte, les chercheurs tâchent de mesurer
et contrôler les variables importantes ; ils conçoivent les expériences et
les tests qui en découlent afin de s'assurer que ce qui ne peut être mesuré ou
contrôlé entièrement ne modifie pas les
résultats de manière significative. Il conclut que même si des domaines comme
la physique ou la chimie sont des sciences matures, le travail de pointe dans
ces domaines est souvent désordonné, les chercheurs luttant pour déterminer
quelles variables sont importantes. Il suggère que la recherche en éducation
soit calquée sur les modèles adoptés par les recherches de pointe dans les
sciences dures. Il conclut : « J’ai
soutenu que les similitudes entre les recherches en éducation et la recherche
en sciences dures sont plus grandes qu’on ne le reconnaît habituellement,
essentiellement en raison d’une méconnaissance de cette dernière… »
Dans un autre article consacré à l’enseignement
des sciences, il annonçait « vouloir faire de l’astronomie plutôt
que de l’astrologie ». Excellente image, toute pratique pédagogique ne
s’appuyant pas sur les données probantes, relève plus de l’astrologie que de
l’astronomie.
Daniel Willingham fait une
présentation intéressante de ce pouvoir de prédictibilité de la science selon
Weiman dans un article
du site Real Clear Education.
Bonne lecture.
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