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vendredi 18 janvier 2013

Mario Richard sur les données probantes

A vos risques et aux miens, vidéo de Mario Richard

Mario Richard donne ici un excellent exemple des raisonnements erronés, mais séduisants, qui ont été tenus en enseignement depuis des années. Celui-ci consiste à attribuer le décrochage scolaire à la démotivation, elle-même supposée être la conséquence d’une école inintéressante. Autrement dit, si les apprentissages ne se font pas ou se font mal, ce serait en raison d’un manque de motivation : l’école devrait donc s’adapter afin de susciter des motivations.
Or, cela est faux et les nombreuses expériences qui ont été menées dans divers pays l’ont montré.
La motivation à l’école, comme l’estime de soi, est d’ordre scolaire et elle est le fruit de la réussite scolaire. Cela a été étudié, montré, expérimenté.

Alors pourquoi ne pas se pencher sur ce qui peut susciter la réussite scolaire, comme par exemple les méthodes pédagogiques ? Les données probantes sont à l’heure actuelle très documentées et nous permettent d’orienter nos pratiques bien plus efficacement.

Le problème ne se situe donc pas dans l’existence des preuves et des données mais dans l’utilisation de celles-ci dans le domaine éducatif. Mario Richard nous explique qu’au Québec, les résistances commencent peu à peu à céder et je m’en réjouis. Néanmoins, ici en France, nous sommes encore loin du compte et l’evidence based practice fait toujours peur. La question sous-jacente est : les injonctions pédagogiques doivent-elles s’appuyer sur des données probantes, sur une idéologie, sur une tradition ? Pour y répondre, il faudrait avant toute chose situer l’idée d’efficacité en enseignement et surtout celle des buts de l’École. 

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