Il
est lassant et déprimant de constater sur les réseaux sociaux, toujours les
mêmes types d’attaques à l’égard des pratiques pédagogiques basées sur les
données probantes. Un éternel recommencement qui consiste à porter l’opprobre
sur les pratiques transmissives ou directes comme par exemple l’Enseignement
Explicite.
Récemment,
j’ai retenu 3 reproches adressés par des constructivistes militants. Vous
constaterez qu’ils ne manquent pas de sel, émanant de praticiens d’une méthode
dont l’inefficacité est maintenant patente, prouvée à la fois par les
observations de terrain et par la recherche.
- · L’Enseignement Explicite n’est pas la panacée.
Autrement
dit, on reproche à l’Enseignement Explicite, non pas son manque d’efficacité,
mais de ne pas guérir tous les maux
éducatifs. Sous-entendant ainsi qu’il ne mérite même pas un coup d’œil. Je
rétorquerais volontiers que si toutes les méthodes imposées dans les écoles
étaient autant efficaces que l’Enseignement Explicite, nous serions déjà dans
la bonne voie. Jamais aucun praticien ni théoricien de l’Enseignement Explicite
n’a jamais prétendu détenir la panacée. Et même si l’on se situait dans ce type
de problématique farfelue il est clair que le constructivisme aurait encore
moins l’oscar. Le raisonnement est infantile, il rappelle celui du petit enfant
jaloux discréditant le jouet d’un autre, qu’il aurait tellement aimé posséder
lui-même.
- · L’Enseignement Explicite n’est qu’un relooking de pédagogie traditionnelle.
L’anathème
est lancé. Il émane de personnes n’ayant jamais pris connaissance des différences
entre pédagogie traditionnelle et Enseignement Explicite. C’est dire l’ouverture
d’esprit et la profondeur argumentaire. La
critique ne porte pas sur des points précis et techniques de la pratique,
preuves à l’appui ; non, il s’agit de discréditer en affirmant un lien,
reconnu comme infâme, avec une pédagogie d’autrefois. Précisons que, depuis
1990, les canons du pédagogiquement correct ont déclaré infréquentable
l’école de Jules Ferry. Depuis cette date, les textes officiels n’ont de cesse
de le répéter. Il n’est pas surprenant par conséquent que les bons petits soldats
de la pédagogie d’état répètent à l’envi ce mantra.
- · L’Enseignement Explicite n’est qu’une croyance, ses défenseurs sont des apôtres.
Cerise
sur le gâteau : les mêmes qui basent leur pratique sur des croyances, reprochent
aux autres d’en faire autant, alors que ces derniers s’inscrivent dans une démarche
diamétralement opposée, construite sur les données probantes. Pour faire court,
le constructivisme est une croyance car il pose comme vérité une hypothèse non
vérifiée. L’Enseignement Explicite, lui, ne met en œuvre que des pratiques dont
l’efficacité au niveau des apprentissages a été longuement étudiée, mesurée et
jugée suffisamment importante. Si l’on joue au jeu des comparaisons, alors les
mots croyance, dogme, canons, croyants, disciples, prêtres et autres grands
prêtres s’appliquent au constructivisme lui-même qui n’hésite pas, avec des
moyens rappelant les procès en inquisition, de déclarer hérétique quiconque s’écarte
de la pensée autorisée.
Comme
je l’ai écrit à plusieurs reprises, l’Enseignement Explicite est vécu comme une
menace et, par suite, le principe même des données probantes est rejeté. Les
idéologues de l’éducation s’accrochent désespérément à leur foi comme un
naufragé s’accroche à sa bouée. Ne pouvant argumenter sur des éléments
tangibles, il leur est plus facile de lancer des anathèmes. Quand
on en arrive à ce niveau argumentaire pour éradiquer une pratique qui commence
à être connue et qui apporte des résultats, on est en droit de se poser des
questions sur ceux qui prétendent former les générations futures à l’esprit
critique afin d’en faire des citoyens éclairés dans une école toute en tolérance et bienveillance
…
"C’est
la profonde ignorance qui inspire le ton dogmatique." (de La Bruyère)
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